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Lo mes de mai ; Lo prumièr de mai
La Granja. Collecteur
Proverbe : Maurice Burgalières
Récit :
Emile Calles

Carnaval e lo mes de mai

La société occitane ne manque pas de rituels et de festivités pour célébrer la fin de l’hiver.
Plus important encore que Noël, le cycle du carnaval et des fêtes de Pâques et de mai soulignent l’importance accordée au retour du printemps, dans un contexte rural où le froid, la pluie et le soleil sont les maîtres des récoltes et de la qualité de vie.

Ce renouveau saisonnier donne lieu à des rituels tels que la quista, quête des oeufs (pas en chocolat, mais de véritables oeufs de poules pour préparer l’omelette traditionnelle), chants, bouquets fleuris ou piquants... Parmi ces fêtes d’origine païenne, le carnaval a une fonction particulière d’exutoire. Le temps d’une journée, il offre à chacun une fenêtre de licence et de travestissement, l’occasion de rire en menant grand tapage (carivari) ou en faisant défiler des ânes montés à l’envers par des villageois désignés pour être les boucs-émissaires dans cette farce burlesque (asonada).

Après la seconde guerre mondiale, la légèreté et l’envie de s’amuser disparaissent et cette pratique est reléguée aux enfants. Ce sont eux qui, aujourd’hui encore, dans les écoles et centres de loisirs, font revivre le carnaval.

[Atlas sonore bourian, p. 48]
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Val mai un pichon chas si ; La bona del castèl ; Las femnas de Mercuès
La Granja. Collecteur
Contes e racontes de velhada

Ah, la veillée !

On se retrouve dans le cantou (canton), la vaste cheminée, coeur de la maison, pour casser les noix (rascals), préparer les feuilles de tabac (tabat) ou égrainer le maïs (milh). La veillée est une manière conviviale de clôturer une rude journée de labeur par un travail plus tranquille et surtout collectif, assis au coin du feu. Si elle est synonyme d’entraide et de convivialité, c’est parce qu’elle existe dans un contexte de relative promiscuité (trois générations vivent souvent sous le même toit), de faible mécanisation des tâches et bien sûr, d’absence de médias tels que radio et télévision jusque dans les années 60.

Toute la famille s’y retrouve, et parfois les voisins s’y joignent. On y relate les histoires de famille, les contes, proverbes et légendes, quelquefois même on chante et on danse.

[Atlas sonore bourian, p. 30]
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Lo lop ; Sons de toretas
La Granja. Collecteur
Fai-me paur !

Le loup-garou ! Lo loperon !

Il surgit les nuits de pleine lune, traversant la mince frontière entre l’humain et l’animal. Rôdant non loin de lui au fond des sombres forêts, on redoute aussi la fachilhèra, tantôt sorcière, tantôt fée, dotée du terrible pouvoir du mauvais oeil, lo missant còp d’èlh... Et les escantits, feux follets dont la lueur tremblante rappelle aux vivants qu’ils doivent les honorer... Nous avons peur. Enfants qui absorbent en toute confiance les menaces et les recommandations parentales, ou adultes qui savent écouter en eux le frisson irrationnel devant le sacré, nous avons peur.

Mais ces peurs servent de préceptes d’éducation pour guider l’enfant dans la morale et le monde réel. Elles permettent aussi de donner, par la force de l’imaginaire, des réponses aux questions que la science n’a pas encore éclairées.

[Atlas sonore bourian, p. 22]